La lanterne des morts à Sarlat la caneda

Sur certaines cartes postales du début du siècle, le vocable «Lanterne des Maures» se retrouve encore. Rêverie, certainement inspirée par l'aspect oriental du monument. De nos jours, on prend tout de même moins de liberté avec l'histoire. Pour les Sarladais, elle est et sera toujours la tour ou la lanterne des morts, construite, si l'on s'en réfère à l'interprétation de Bouffanges, pour commémorer le passage de saint Bernard à Sarlat. La tour aurait, en effet, porté son nom en mémoire du miracle des pains qui aurait sauvé Sarlat de la peste. A l'évidence, il est impossible de déterminer précisément l'origine de cette hypothèse, ni même de mesurer ses fondements. Une interprétation parmi d'autres, donc, qui fait de ce monument un lieu pour le moins énigmatique. Au XVIIe siècle, on s'interrogeait déjà sur son utilité. À présent, on ignore toujours l'usage que purent en faire les habitants. Surprenante par sa forme, la lanterne des morts ne se réduit pas à l'usage de simple lanterne et chapelle sépulcrale. Elle répond visiblement à un parti architectural complexe, lié à sa signification d'origine, qui ne peut faire l'objet que d'hypothèse et non de certitude en ternie d'interprétation. Les évocations précises de représentation du Saint-Sépulcre de Jérusalem et notamment la reproduction d'éléments architecturaux significatifs qui établissent une correspondance avec la Tour de la Résurrection ou Anasiasis, sont autant de signes qui confirment la transmission du sens spirituel d'une architecture monumentale. Unique élément sur lequel les chercheurs s'accordent: sa datation. Elle est le point de départ essentiel à toute interprétation de sa filiation architecturale, notamment en rapport avec le contexte. Et parce que le mystère demeure partiellement, elle est un puissant moteur de rêves.
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