Découvrez la ville de Casablanca
Si Rabat est la capitale politique du Maroc, Casablanca en est la capitale économique et financière. Mais la médaille a son revers. Ici, le luxe est plus voyant qu'ailleurs et la misère plus choquante. Casablanca a poussé trop vite et n'importe comment semble-t-il. À l'intérieur même de cette mégapole, des bidonvilles prospèrent. Mais aujourd'hui, Casablanca a sa « Vision 2012 », c'est-à-dire un ensemble de projets urbanistiques destinés à en faire, d'ici cette date, la vitrine du Maroc moderne. La ville blanche du XXe s Casablanca n'a conservé pratiquement aucun vestige de son histoire. Pourtant, comme les autres villes le long de la côte atlantique, son site fut occupé par les Phéniciens dès le vi' s. av. 1.-C.
Durant le Moyen Âge, la petite capitale berbère d'Anfa est une ville commerçante et prospère. Mais elle ne se contente pas de traiter avec les Espagnols, les Portugais et les Italiens, et se livre à la piraterie. Les Portugais la détruisent en 1468 et fondent sur les ruines une petite colonie qu'ils abandonnent à la fin du XVIIIe s. Reconstruite et fortifiée ensuite par le sultan Sidi Mohammed ben-Abdellah, elle prend le nom de « Dar el-Beida y, que les commerçants espagnols, installés dans la ville avec l'autorisation du sultan, traduisent par Casa Blanca, « Maison blanche ».
Ce n'est qu'au milieu du XIXe s. que le port se développe vraiment et supplante celui de Tanger. En 1907, une entreprise française est chargée de construire un port mieux adapté aux exigences du trafic qui ne cesse de s'accroître. Des émeutes sur le chantier sont le prétexte pour justifier une première intervention militaire de la France. Sous le protectorat, instauré en 1912, Casablanca connaît son véritable essor économique, tandis que son développement urbain est guidé par Lyautey, avec l'assistance de l'urbaniste Henri Prost. Ce fort développement s'est poursuivi après l'indépendance. Le tour de la ville « Casa », pour les familiers, est une ville-champignon au développement extrêmement rapide. C'est la plus européenne des villes marocaines : elle présente toutes les caractéristiques d'une grande agglomération, à commencer par les embouteillages... La population, hétérogène, compte 3,6 millions d'habitants environ (2004).
La ville moderne À l'est de la place des Nations-Unies se détache le boulevard Mohammed-V, très commerçant ; au nord, le boulevard FélixHouphouet-Boigny avec ses nombreux bazars mène vers le port ; au sud, l'avenue Hassan-Il conduit à la place Mohammed-V.
Ce centre administratif offre un festival d'architecture néo-classique des années 1920 : la poste, le consulat de France avec la statue équestre de Lyautey, la préfecture... Par la rue d'Alger, vous découvrez l'ancienne cathédrale du SacreCoeur de style Arts déco. Au 30 du boulevard Brahim-Roudani, la Villa des Arts A3 (ouv. t. 1J. sf dim. et mar. 9 h-12 h et 14 h 30-19 h) abrite un musée d'art contemporain, privé.
Le musée du Judaisme marocain Quittez la ville par l'av. Abdel-Moumen et poursuivez jusqu'à la gare de Casablanca. Tournez à dr. pour prendre la rue Abou-Dabi, puis à g. 81, rue Chasseur-Jules-Gros. 022.99.49.40. Ouv. lun.-ven. sfj.f. 10 h-18 h (9 h15 h pendant le ramadan). Dans une belle villa, ce musée évoque les traditions juives du Maroc. Ainsi, l'atelier d'un bijoutier de Fès a été reconstitué. Il organise des expositions temporaires.